plume/écriture

A toi l'inconnu, à qui j'écris cette lettre

Correspondance éphémère à un idéal spectre

Je reprend ma plume encore une fois

Pour t'écrire ces mots que, peut-être, tu liras

Devant la page blanche, mordillant mon stylo

J'aimerais dessiner des paysages plus chauds

Pour réchauffer mon cœur qui frissonne parfois

L'automne revient déjà avec ses premiers frimas

Mes pensées dérivent vers des horizons lointains

Pour, qui sait, te croiser au détour d'un chemin

Échanger un sourire et un simple regard

Mais seules mes rimes ont ce maigre espoir

Sur ces lignes furtives, mes consones et voyelles

Se posent avant de s'envoler comme un vol d'hirondelles

Sur le grain de papier, ma plume doucement caresse

Ce rêve fou , le comprends-tu, toi qui est créé de toutes pièces

Tu n'as pas de nom, tu n'es qu'une simple silhouette

Que seul mes éclats de cœur peuvent bien connaître

Je te parle sans condition, je t'écris en quinconce

Délirante imagination où doucement je m'enfonce

Je peux te dévoiler mes plus intimes secrets

Mes envies, mes désirs que j'aimerais partager

Pour toi, toutes mes virgules pourraient être des baisers

Et mes modestes versicules,mes bras pour t'enlacer

Mon encre est comme le sang qui coule dans mes veines

Ma plume est alors le cathéter qui déverse mes peines

Ma page est une compresse qui absorbe mes rimes

Et toi, te voici infirmier, pour soigner mes déprimes

J'effeuille mon cahier, comme une belle pâquerette

Je t'aime, un peu, beaucoup... au fil de mes lettres

Je rêves de toi parfois, l'inconnu, imaginaire et idéal être

Avec l'infime espoir un jour, une nuit, de te reconnaître